Azzedine Alaïa "Je suis couturier"
J'aime les vêtements qui restent beaux et éternels, ceux qui ne sont pas perturbés par des détails, des ornements ou des couleurs qui les vieillissent prématurément. Ceux qui sont les plus simples et les plus difficiles à réaliser! Azzedine Alaïa
Azzedine Alaïa " je suis couturier " ph. sylvie delpech
azzedine alaïa "je suis couturier" - vidéo ilvio gallo
Les robes, ces modèles d’absolu que le couturier Alaïa n’a eu de cesse de perfectionner tout au long de sa carrière, sont l’expression et l’aveu de son désir d’éternité.
Depuis sa première collection en 1979, dans les noirs profonds et les blancs optiques, le couturier a édifié une création hors des temps d’une mode qui affaiblit les idées. Le noir pur sert son dessin de sculpteur véritable. Car le noir précise une idée sans la diluer comme le font les autres couleurs. Dans les blancs de craie ou les blancs plâtre, Alaïa se souvient de ses années d’étude à l’École des Beaux-Arts de Tunis. Dans le coton modeste ou l’aristocrate mousseline, il sait dominer les tissus et faire naître des bas-reliefs de son immense mémoire les robes divines d’aujourd’hui.
Azzedine Alaïa a choisi de situer son métier dans la grande tradition des couturiers architectes du XXe siècle qui maîtrisent toutes les étapes de conception et de réalisation du vêtement, du patronage au montage. De Madeleine Vionnet, Cristobal Balenciaga ou Charles James, il est l’ultime héritier.
La quête de l’invisible guide les plus grandes œuvres. Azzedine Alaïa poursuit la recherche d’une couture définitive dont il est le virtuose même s’il ne le montre pas.
Puisse cette exposition, première d’une longue série programmée par l’Association Alaïa, révéler l’ambition de celui qui, toute sa vie, a toujours été fier de dire de lui-même : “ Je suis couturier ”.
Olivier Saillard
making of de l'exposition "je suis couturier" - vidéo sylvie delpech