world press photo
vue de l'exposition du world press photo 2012 ph. DR
Avec une fidélité constante, la galerie Azzedine Alaïa présente une nouvelle fois les images qui ont reçu le World Press Photo 2012. L’occasion de revoir les évènements qui ont marqué 2011, des révolutions arabes au tsunami au japon, à travers les meilleures signatures du photoreportage.
Concours de photo 2012, World Press Photo de l'année ©samuel aranda
C’est le photographe espagnol Samuel Aranda qui a remporté le World Press Photo Award pour un cliché pris au Yémen. Il représente une femme portant un voile intégral et qui tient dans ses bras son fils blessé. Publié par le New York Times, il a été pris le 15 octobre 2011 à Sanaa, dans une mosquée reconvertie en hôpital par les opposants au président Saleh.
Fatima al-Qaws berce son fils Zayed (18 ans), qui souffre des effets des gaz lacrymogènes après avoir participé à une manifestation de rue, à Sanaa, au Yémen, le 15 octobre. Les manifestations en cours contre le régime autoritaire du président Ali Abdullah Saleh, en place depuis 33 ans, ont pris de l'ampleur ce jour-là. Selon des témoins, des milliers de personnes ont défilé dans la rue Zubairy, une artère principale de la ville, et ont essuyé des tirs lorsqu'elles ont atteint un poste de contrôle gouvernemental près du ministère des Affaires étrangères. Certains manifestants ont battu en retraite, d'autres ont continué et ont essuyé de nouveaux tirs. Au moins 12 personnes ont été tuées et une trentaine blessées. Mme Qaws - qui était elle-même impliquée dans la résistance au régime - a retrouvé son fils après une deuxième visite à sa recherche, parmi les blessés d'une mosquée qui servait d'hôpital de campagne temporaire. Zayed est resté dans le coma pendant deux jours après l'incident. Il a été blessé à deux reprises, alors que les manifestations continuaient. Le 23 novembre, le président Saleh s'est rendu en Arabie saoudite et a signé un accord transférant le pouvoir à son adjoint, Abdurabu Mansur Hadi. Le règne de Saleh a pris fin officiellement lorsque Hadi a prêté serment en tant que président, à la suite d'une élection, le 25 février 2012.
Samuel Aranda est né en 1979 à Santa Coloma de Gramanet, Barcelone, Espagne. À 19 ans, il a commencé à travailler comme photojournaliste pour El Pais et El Periodico de Catalunya.
Quelques années plus tard, il se rend au Moyen-Orient pour couvrir le conflit israélo-palestinien pour l'agence espagnole EFE. En 2004, il rejoint l'Agence France-Presse, couvrant de multiples conflits et questions sociales en Espagne, au Pakistan, à Gaza, au Liban, en Irak, dans les Territoires palestiniens, au Maroc et au Sahara occidental.
En 2006, Aranda a remporté le prix national espagnol de la photographie décerné par l'association de photojournalistes ANIGP-TV pour un reportage sur les immigrants africains qui tentent de rejoindre l'Europe. En 2011, Aranda a commencé à couvrir de manière continue les révolutions en Tunisie, en Égypte, en Libye et au Yémen. Son travail sur cette question a fait l'objet d'une exposition à l'Institut Cervantes de New York et a figuré sur la liste des photos de l'année 2011 du New York Times. Actuellement, Aranda travaille en tant que pigiste pour le New York Times et El Magazine de La Vanguardia, entre autres.
Basé en Tunisie, Samuel Aranda est représenté par Corbis Images.