Alaïa/kuramata
Alaïa/kuramata, la légèreté en création ph. Stéphane Aït Ouarab
Les œuvres de Shiro Kuramata sont imprégnées à la fois de l'histoire ancienne et fascinante des arts décoratifs japonais et de la demande moderne de simplicité japonaise et de pureté structurelle qui a fortement influencé le dogme « la forme suit la fonction ».
Plus que les pièces elles-mêmes, ce sont leurs histoires qui importent, unies par le fil continu de la non-matérialisation. « Mon désir le plus fort est de me sentir libre de toute pesanteur, de tout lien. Je veux flotter", déclare Shiro Kuramata, et cette approche imprègne l'ensemble de son travail d'une sorte de quête spirituelle. Les tentatives de Shiro Kuramata pour défier la gravité trouvent une expression formelle dans des matériaux transparents tels que le verre, l'acrylique et les mailles métalliques, ainsi que dans son expérimentation de l'incorporation de la lumière. En utilisant ces matériaux, il explore les liens entre la légèreté et la gravité, entre la matière et la non-matière. Ces relations vibrent dans son dessin, et produisent une atmosphère calme et contemplative d'une douce humanité esthétique, reconnue comme une poésie raffinée.
Alaïa/kuramata, la légèreté en création ph. Stéphane Aït Ouarab
Comme la lune est haute dans le ciel (how high is the moon) est un fauteuil en maille d’acier imaginé et conçu par Shiro Kuramata en 1986 faisant partie des pièces qu’Azzedine Alaïa a souhaité collectionner à partir des années 2000. « Pour s’échapper du chiffon » aimait à dire le couturier facétieux qui appréciait chez Kuramata la légèreté, l’humour et la relation à la sculpture qu’ils partageaient tous les deux.
« Le plus grand problème, expliquait le designer japonais, c’est la gravité, nous devons réfléchir à un moyen de l’effacer. » D’une parcimonie qui vise la perfection, ses créations sont des réponses affutées à l’équilibre des choses et des objets.
Alaïa/kuramata, la légèreté en création - Vidéo Sylvie Delpech
Admirateur inconditionnel, le couturier avait de son vivant en 2005 consacré une exposition en ces lieux à Shiro Kuramata, disparu en 1991. Vingt années plus tard et pour la première fois, la Fondation Azzedine Alaïa a souhaité de nouveau célébrer l’un des plus grands designers de son temps en associant un choix rigoureux de robes et de créations de mode du couturier. Réunis selon des impressions de matériaux, de formes ou d’esprits communs, la maille lurex d’une robe épurée répond au métal tricoté d’une assise, l’acrylique transparent d’une étagère dédale, résonne dans les mousselines arachnéennes d’un modèle haute couture.
Plus de vingt pièces de mobilier et objets d’exception de Shiro Kuramata (1934-91) sont présentées. En regard, près de vingt créations haute couture d’Azzedine Alaïa entretiennent la poésie des formes, la radicalité d’une coupe, le choix subtil d’une couleur, le raffinement des transparences. D’une infinie légèreté les œuvres réunies face à face affirment les volontés d’abstraction communes qui n’avaient rien de virtuel.
Toutes les créations et les œuvres présentées de Shiro Kuramata et de Azzedine Alaïa sont issues des collections de la fondation Azzedine Alaïa.
Alaïa/kuramata, la légèreté en création ph. Stéphane Aït Ouarab
VISITES COMMENTÉES DE L' EXPOSITION
La Fondation propose des visites guidées de l’exposition en cours au 18 rue de la Verrerie en partenariat avec l’agence de médiation culturelle Des Mots et des Arts qui organise les visites commentées avec un guide conférencier spécialisé en histoire de la mode. Elles offrent aux visiteurs un aperçu sur l’exposition en cours ainsi que sur la vie et l’œuvre d’Azzedine Alaïa, l’histoire du lieu et son architecture.