azzedine alaïa au XXème siècle
En 1997, une rétrospective organisée par Mark Wilson lui est dédiée au musée Groningen, aux Pays-Bas. Dans le bâtiment dessiné par Alessandro Mendini, Azzedine Alaïa crée la surprise dans une scénographie multicolore où ses modèles entrent en résonance avec les œuvres de ses artistes favoris : Jean-Michel Basquiat, César, Anselm Kiefer, Pablo Picasso, Julian Schnabel, Andy Warhol …
azzedine alaïa, 1989 ph. Peter Tahl
C’est donc dans une symphonie de couleurs que le grand couturier expose des robes iconiques comme la robe drapeau bleu, blanc, rouge créée en 1989 pour Jessye Norman à l’occasion du Bicentenaire de la révolution française, à Paris. Plus loin dans une salle aux tons ocre et sable, les robes aux bustiers de coquillages ou aux franges de corde dialoguent avec des œuvres de Basquiat, tandis que les Mao d’Andy Warhol servent de garde rapprochée aux silhouettes longilignes des robes de la collection printemps-été 1990 du couturier. Sans oublier les sculpturales et sublimes « robes bandelettes » exposées à proximité d’une momie égyptienne dans son sarcophage en or. Ainsi, de salles en salles, se répondent en écho sculptures, peintures et couture.
Son travail continue à surprendre, revigorer, ainsi que titiller l’imagination. Avec la technique, la fabrication et la maîtrise de la coupe comme marque, l’impact d’Alaïa sur la mode est particulièrement pertinent aujourd’hui; le dernier grand couturier à travailler uniquement sur le corps. Ni chronologique ni didactique, il s’agit plutôt d’une vue impressionniste d’un maître du XXe siècle.
azzedine alaïa au XXème siècle - vidéo ilvio gallo